La photo, pour moi, dorénavant, c’est……retour vers le futur !
Aujourd’hui, tous les appareils photos font de très belles
images, quelle que soit la marque, et il n’y a plus de révolution majeure
depuis bien des années ; on s’approche de la décennie !
D’un point de vue technique, chacun des processus,
concourant à la formation de l’image, a fait l’objet, isolément, d’améliorations
poussées à l’extrême (exemple, l’autofocus). L’appareil photo est donc devenu
un monstre de technologie, au fonctionnement d’une très grande complexité. On
peut même se demander s’il ne finira pas par choisir et prendre la photo, à la
place du photographe, et c’est à peine « largement » exagéré !
D’un point de vue marketing, la concurrence est féroce, pour
se démarquer du voisin, dans un contexte de réduction du marché, à presque peau
de chagrin. De là se met en place la spirale infernale et mortifère de prix de
plus en plus élevés, proportionnels à la décroissance du marché. On ne trouve
plus rien de sérieux à moins de 1000€ et la facture totale minimale (boîtiers,
objectifs, logiciels de traitement d’image, outil informatique puissant) se
situe plutôt vers les 10.000€. Quasiment plus personne ne peut se le permettre
ou ne veut dépenser autant, hormis les professionnels, bien évidemment, et
quelques amateurs fortunés et compétents, dont c’est quasiment la raison de
vivre !
En outre, que c’est lourd et encombrant, pour couvrir
différents domaines de la photographie, et il est bien difficile d’avoir en
permanence sous la main, tout cet équipement, pour ne pas manquer des clichés
très intéressants. De toute façon, malgré tous les progrès techniques, il
n’existe pas d’appareil photo totalement universel. Entre l’impression double
page d’évènements sportifs ou de concert et la photo posée de nature ou de
paysage, à très grand agrandissement, il faut choisir. Dans le premier cas, 24
millions de pixels suffisent largement, contre 50 millions de pixels dans
l’autre, par exemple. On constate donc que ces nuances notables correspondent à
des segments de marché professionnels et chaque marque présente donc certaines
spécificités particulières, pour se démarquer.
Dans ce marché devenu très professionnel, la recherche et développement
pèse de plus en plus lourd, pour un nombre d’unités vendues de plus en plus
limité. Outre son coût, elle semble marquer le pas, concentrée sur des
améliorations mais en panne d’imagination et de saut d’innovation.
On voit bien que ce marché n’est plus celui de l’amateur,
même expérimenté et avisé (sauf enclins à la passion). Cet équipement complexe,
difficile à choisir, avec toutes ces différentes fonctionnalités, dignes d’une
navette spatiale, n’est plus le meilleur appareil photo, celui que l’on a
toujours sur soi. Il occulte les bases de la création d’une belle image :
composition et cadrage (sujet, fond, bords), lumières et couleurs, attention
portée aux écarts de zones d’ombre et de forte lumière etc… Les photographes
occasionnels, recherchant seulement des images fugitives de souvenirs, sont encore plus éloignés de tous ces
outils complexes.
Le salon de la photo, assez confidentiel en fréquentation,
est devenu le salon de l’appareil photo des professionnels. Et d’ailleurs, il
est assez cocasse de répondre au dernier questionnaire des organisateurs. A la
première question posée, si vous répondez que vous êtes un amateur avisé,
l’enquête est de suite achevée….Merci, circulez….Cela n’empêche nullement
d’apprécier de très beaux matériels, aux résultats impeccables mais c’est un
autre monde !
Bien que dénué de possibilités de réglages (sauf exception),
le smartphone a donc remplacé l’appareil photo, en nombre d’unités
vendues ! Dans ce domaine, la recherche et développement a fait des
progrès considérables et avance à pas de géants, notamment dans le domaine des
très petits capteurs et de la miniaturisation des objectifs. On ne peut pas
tout faire avec un smartphone (ergonomie, réglages) et l’image reste en
retrait, pour l’instant (mais cela dépend pour quoi faire !). Cela étant,
le smartphone nous donnera souvent une image de suite très équilibrée, par
exemple en paysage, même en conditions de lumière difficile, ce que ne fera
directement pas toujours notre lourd équipement classique. Et pas mal de pros y
ont recours, de temps en temps ! Il faut d’ailleurs se souvenir que
l’équivalent d’une photo argentique, c’est sensiblement 12 millions de pixels,
seulement ! Or, combien de remarquables photos de grands maîtres ont été
effectuées…en argentique, à l’époque ? On peut donc faire de belles choses
à 10 ou 12 millions de pixels !
Esthétiquement, faut-il toujours une image très
piquée ? Les tableaux de Monet sont-ils très piqués ? Absurde ! Evidemment
non ! Cependant, cela n’empêche pas d’apprécier des possibilités d’image
de qualité, à la précision exceptionnelle, à condition d’un usage à bon
escient.
Cet environnement pose évidemment la triste question de la
pérennité d’une presse spécialisée et de chaînes internet de qualité. La
récente disparition subite du « Monde de la Photo » constitue une
alerte sérieuse, les abonnements ayant été perdus. Au moins pour cela, on
attend que les grandes marques de la photo nous surprennent agréablement !
Comme beaucoup, j’en ai eu assez de cette surenchère
complexe et onéreuse. Je ne dois pas être le seul car les prix des compacts
experts flambent en occasion ! Les constructeurs semblent avoir compris ce
retour au compact mais hélas, autour de 1000€ ce qui est une erreur.
Pour quatre sous, j’ai donc choisi un antique Panasonic
Lumix Lx3 usagé de 2009 ! Une folie ? On verra ! Il était
extrêmement bien noté dans la presse spécialisée sérieuse, sinon pointilleuse,
lors de sa sortie. Pourquoi serait-il devenu mauvais ? Les toiles des
impressionnistes seraient-elles dorénavant à oublier ? La remarquable
« gare Saint-Lazare » de Sabine Weiss est-elle décotée ? Le
Lumix Lx 3 est doté d’un excellent objectif, très lumineux, très homogène à
toutes les ouvertures et toutes les focales. Le petit capteur lui permet d’être
compact et sa faible amplitude évite les compromis. Les nouveaux Lumix, avec un
plus grand capteur, ont un objectif plus imposant, présentant des faiblesses
sur les bords de l’image ! Certes, le petit capteur est un inconvénient (recevant
moins de lumière) mais l’objectif très lumineux est excellent, dès la pleine
ouverture, et compense en partie….Le
vieux capteur CCD ne se débrouille en outre pas si mal, notamment pour
restituer les couleurs (par exemple le rouge). Et puis, de toute façon, il faut
surtout avoir en tête les limites de sa boîte à images ! Avec le Lx3, on
photographiera donc en Raw et de préférences au maximum à 800 Isos ! On
voit bien que la recherche et développement aurait avantage à travailler vers
la miniaturisation des capteurs, associée à l’IA.
Photos réalisées avec le Lumix Lx 3
Photos réalisées avec le déjà « antique »
smartphone Xiaomi Mi A3 + logiciel Pixel 4.