jeudi 6 avril 2017

La dure vie du photographe

Dans son article intitulé « la dure vie du photographe », publié le 18 février 2017 sur le blog « Exposez vos photos », Nicolas Poizot, auteur photographe, décrit les nécessaires conditions du succès et les écueils à éviter pour percer, se faire un nom.


Cet article fort bien écrit et structuré, décrit une situation difficile tout à fait réelle. Aujourd’hui, en effet, les Smartphones ont fait tellement de progrès que presque tout le monde peut réaliser des photos d’ambiance, avec les meilleurs d’entre eux, lesquels font d’ailleurs l’objet de tests techniques  sur le très sérieux DXO mark.


Cette situation a également engendré une crise du marché de l’appareil photo, avec comme conséquence, une hausse notable des appareils reflex et hybrides sérieux.

En résumé, avec un bon smartphone (photos d’ambiance et de rue) et un bon reflex (photos plus travaillées), on peut faire de très belles photos assez facilement et, devant l’avalanche des images, il est bien difficile de se distinguer.

La réflexion menée est donc très pertinente et se trouve bien résumée dans la citation ci-dessous.

« Quand je dis travailler ses photos, cela va au-delà de réaliser de belles images. Le photographe doit avoir une signature, une démarche identifiable. Quelque chose qui le distingue des autres et surtout de la grande masse des photographes qui font de belles images. Je vais peut-être me faire huer mais la photographie a évolué depuis l’époque de l’instant décisif. Une seule image ne suffit pas. Il faut un corpus d’images qui liées entre elles définissent qui vous êtes en tant que photographe. »

Cela étant, on se doit de se poser la question de la véritable essence de la photographie qui est basée sur la curiosité et la recherche de compositions jouant sur les cadrages, lumières et formes, dans un thème donné.  L’art peut-il ainsi être encadré et normé ? On comprend certes la recherche d’un style bien particulier, dans le contexte de l’artisan effectuant de la photographie sociale (mariages etc…) et dont le style spécifique est apprécié. Il en va de même pour l’auteur photographe, imprégné par une recherche graphique particulière qui l’habite entièrement. A cet égard, souvenons-nous de Claude Monet et de sa cathédrale de Rouen. Mais que dire dans les autres cas ? Finalement, cela ressemble beaucoup à une démarche de Marketing Mix (produit, prix, place et promotion) commune à tous les business dont l’objectif est de vendre. Hélas, il faut certes gagner (durement) sa vie mais l’art risque d’y perdre beaucoup et d’ailleurs, je reste assez perplexe devant des photos aux lignes dures, abstraites, vides sinon violentes (hors photojournalisme évidemment).  

Personnellement, je fais de la photo comme je le sens et d’une façon aussi peu coordonnée que possible. Sans être obsédé par le déclencheur, je suis toujours « en veille », en observant les plans, lumières, couleurs et mouvements. J’utilise également ce que j’ai sous la main pour photographier mais il peut aussi m’arriver de choisir un outil rustique, si je souhaite surtout une impression, au détriment du piqué et d’un rendu « chic » mais inexpressif. Dans les photos qui suivent (assortiment non exhaustif), vous trouverez ainsi de tout dans les thèmes, et les clichés proviennent d’un reflex Canon, d’un Olympus Pen, d’un compact « no name » de 2008, de photophones très basiques, de reflex argentiques (« scans » anciens et récents). Au final, je n’ai évidemment aucune prétention et seul un mécène gaspillant son argent pourrait m’acheter des tirages ! Restant amateur et donc inconnu de l’AGESSA, je n’ai pas la contrainte de vivre de cet art. On aura donc toute compréhension pour les professionnels qui doivent sans arrêt jongler entre art et marketing, un exercice vraiment bien difficile.