samedi 18 mars 2023

Que reste-t-il de la photographie ?

La photographie, c’est la perception des formes et des lumières, en une composition, dans une image organisée choisie, qui joue de ces éléments, en fonction de notre propre sensibilité. L’appareil n’est qu’un outil au service de cette vision.

Certes, la technique apporte une aide puissante dans cette création, mais ce n’est pas un but de performance en soi. Obnubilés par le « piqué » et le Bokeh, on ne doit pas oublier qu’une belle image n’est pas systématiquement ciselées au rasoir et qu’un fond n’est pas systématiquement une trame uniformément floue, sans oublier que, de toute façon, l’appareil ne fait que sortir une image reconstituée, interprétée et fabriquée de toute pièce, que ce soit par une pellicule ou un capteur. L’image doit simplement dégager « une impression », en clin d’œil à Claude Monet !

Or, on voit de plus en plus apparaître des outils photos boutonneux, débordant de fonctions plus ou moins compliquées, utiles ou artificielles, avec des commandes dignes d’une navette spatiale et avec des prix de plus en plus…….astronomiques !

Le marché de la photo est en crise, pendant que celui de l’image explose ! Le smartphone a engendré une baisse abyssale de la vente du nombre d’appareils photo, et un nombre toujours plus grand d’images partagées. De médiocre, la fonction photo des smartphones est devenue bonne puis très bonne, sous l’impulsion d’équipes de recherche et développement très imaginatives et avec un travail intensif (capteur photo, logiciels de traitement et aussi longévité des batteries). De son côté, l’appareil photo traditionnel n’a bénéficié que d’améliorations, certes notables et continues, mais sans aucune révolution. Les marques, en diminution constante, se concentrent donc vers le très haut de gamme et l’excellence, en une stratégie de niche de plus en plus réduite et contrainte. A cet égard, le salon de la photo devient un cénacle restreint de professionnels confirmés de la photo.

Une opportunité notable a été manquée pour un format compact et de qualité, le micro 4/3, dont les promoteurs n’ont pas su tirer tous les avantages à l’instar du monde des smartphones. Je doute désormais de l’avenir des marques soutenant ce format. OM System a fait le choix d’une montée en gamme très onéreuse qui ne me semble pas correspondre à la cible de ce format. Outre l’absence remarquée au salon de la photo (sans aucune explication crédible et ce n’est pas la dernière interview de son directeur du marketing sur Phototrend qui va me rassurer…), ses optiques très haut de gamme (toutes excellentes) ne pourront intéresser que les cinéastes animaliers travaillant en Panasonic. Les photographes animaliers, plutôt jeunes et sportifs, ne sont pas rebutés par le poids d’un full frame et choisiront plutôt un Sony A1 et ses optiques. Cela revient à gâcher les qualités évidentes du matériel Olympus (anti-poussière, stabilisation, construction tout temps exceptionnelle, outre la compacité, la légèreté, le rendu des couleurs, avec des prix bien étudiés pour ses boîtiers et optiques) qui n’a manqué que d’une recherche poussée sur l’IA « image » pour se distinguer. L’avenir des marques se jouera désormais en un club fermé et limité avec très grosses marges et petites unités vendues (Canon, Sony puis Nikon et……..).

J’ai donc tout revendu mon matériel Olympus, en rejetant tout cet élitisme futile (sauf évidemment pour les photographes animaliers, de studio, de reportage etc…). Totalement à contrecourant, je suis revenu à un ancien et démodé Lumix TZ70 et utiliserai majoritairement mon petit Iphone SE de 2020, tous deux achetés d’occasion et dotés d’une nombre raisonnable de 12 millions de pixels ! Cela m’obligera à me concentrer sur l’essentiel : la composition de formes et couleurs !

Mes premiers essais Lumix TZ70.....