La sage résilience de la nature
Je m’étais étonné de voir l’un de
mes deux hérissons se promener devant la maison, là où le caractère « jardin
pavillonnaire », devant clôture sur rue, s’avère le moins hospitalier pour
les animaux du jardin ! Quelques jours après, la réponse à mon
interrogation est apparue, avec trois puis quatre petites boules de piquants
gambadant sur la pelouse au couchant ! Maman hérisson avait choisi un très
respectable et confortable Yucca tout proche, pour y installer, profondément et
bien à l’abri, sa maison, la trace des passages en attestant ! Je n’avais
d’abord vu que les petits, encore bien jeunes. J’ai été rassuré, quand j’ai
constaté que maman hérisson surveillait toujours sa progéniture, en promenade
et, plus spécialement l’un d’entre eux, alors que les autres se faisaient plus
rares. Dans toute portée ou nichée, il y a toujours un costaud et, à l’autre
bout, un timide et moins aguerri. Depuis lors, ils semblent s’être dispersés
(visuellement), sauf un qui a élu ses quartiers derrière, la où le jardin
naturel est plaisant et vivable, mais encore assez prêt de la maison. Cela
étant, la proximité de la maison ne gène pas l’écureuil, dans ses promenades,
en même temps que le hérisson. Ce petit hérisson, on l’a vu deux jours, en fin
d’après-midi, ce qui est assez rare, l’animal ayant une activité nocturne. Bien
que la règle soit de ne pas déranger les animaux du jardin, en cherchant à s’approcher
d’eux (ils le font par eux-mêmes quand la curiosité et la confiance se
conjuguent), il a bien fallu déroger, quand j’ai constaté la présence d’une énorme
tique, sur le dos du petit hérisson. Le port de parasites fait partie de la vie
du hérisson, mais cette grosse tique, sur un si petit, pouvait sans doute
présenter un risque. Ayant l’habitude de les retirer sur chiens et chats, avec
une pince spéciale,……j’ai osé !! J’ai maintenu doucement le petit, avec
une main gantée, et de l’autre, j’ai réussi à glisser la pince entre les piquants,
pour ne pas lui faire de mal. En deux minutes, j’ai pu ainsi le libérer, puis
le laisser vaquer à ses occupations !! Toutes les photos ont été prises avec
un zoom costaud (ne pas déranger les animaux), sauf la dernière, car l’ayant vu
peu mobile et non caché, en soirée, je m’inquiétais et me suis donc approché
encore. Les animaux ont sans doute un sixième sens car il m’a présenté une bien
jolie expression, restituée par mon smartphone. Et agir avec discernement ne
signifie pas appliquer systématiquement des principes, cependant essentiels.
Nourrir un hérisson n’est pas judicieux, car il doit se débrouiller et ne pas
devenir dépendant. Mais avant l’hibernation épuisante de l’hiver, l’aider à emmaganiser
des réserves, cela lui donne de meilleures chances.
Dans mes petits travaux du
jardin, je suis souvent accompagné par le Merle, très curieux et surtout par le
Rouge Gorge qui porte bien son qualificatif de familier. Il nous scrute, s’approche,
saute près de nous sur une branche, saute à nos pieds etc… On lui parle, il
écoute tout comme un canari domestique en cage. Nul besoin de zoom pour tirer
le portrait d’un Rouge Gorge, en prenant son temps ! La photo faite en
janvier 2015, c’était un quasi-portrait et de près !
Un « jardin pavillonnaire »
classique, que je nomme plutôt « jardin moquette » n’attire pas les
animaux du jardin qu’ils jugent dangereux et hostile. Il n’y a rien pour eux d’intéressant,
et aussi aucun abri de protection. C’est un décor végétal et parfois floral,
qui peut avoir une allure harmonieuse, mais avec peu de vie. Il faut donc un
peu des deux, un mélange de composition et de soin, et de fantaisie où la
nature compose et s’exprime. Maintenir l’équilibre, entre le laisser aller et
le jardin moquette, n’est pas facile et donne
beaucoup de travail, mais c’est une condition nécessaire pour accueillir de nombreuses
espèces d’oiseaux, d’autres petits animaux utiles au jardin, des abeilles etc…
et aussi les protéger en leur offrant un refuge, préservant ainsi leur espèce.
La photo d’un couple de Chardonnerets, au sommet d’un épicéa, cet été, en est
un exemple, alors que tout se raréfie.