Couchers de soleil sur le Château de Gisors!
Lumières changeantes d'hiver suivant les moments......les années......
Mon parcours est très atypique car je suis retraité après validation de 44 années d'activité principalement dans le domaine du transport et de la logistique avec une forte connotation internationale. Pour y parvenir, j'ai effectué mes études supérieures en travaillant en parallèle (activités fort éclectiques), grâce à l'enseignement à distance et aux travaux dirigés du soir (ancien élève de René Rémond et Philippe Vigier à Paris X),
Quand les opposés se rencontrent, quel espoir !
A priori, il existe peu sinon pas de point commun entre deux
auteurs, Philippe Ginestet et Henri Vincenot. L’un est autodidacte écrivant
dans un style simple et direct, commerçant ambulant puis à la tête d’une
immense chaîne de magasins de loisir, en plein dans ce siècle tourbillonnant, l’autre
est diplômé d’HEC, fin lettré, de l’époque du rythme lent des saisons et des
compagnons du tour de France. Et pourtant ! Tous deux ont été derrière le « cul
des vaches », dans leur enfance, et cela change tout !
Tout deux livrent une vraie leçon de vie, à base d’observation
et de respect du milieu qui les entoure, et notamment des autres, une bonhommie
naturelle, une grande joie de vivre. Loin de partager les excès d’une
civilisation ultra matérialiste, mécanique, au rythme du diable, sans aucune
âme, ils expriment un rejet de l’excès d’esprit cartésien au profit de la redécouverte
de l’intuition, l’intérêt de faire des pauses, propices à l’ observation, à la
réflexion et donc à la connaissance et compréhension des autres. C’est une
synthèse osée, tout autant qu’inattendue, mais elle livre la perspective d’un peu
d’espoir !
Henri Vincenot repose dans sa chère clairière de La Pourrie
en Bourgogne.
Philipe Ginestet a encore de beaux jours de joie de vivre
devant lui et c’est ce qu’on lui souhaite.
J’ai reçu le
mail de Philippe Ginestet avec curiosité et intérêt. C’est la première fois
qu’un tel évènement arrivait. Je suis donc allé chercher mon livre et m’y suis
plongé avec beaucoup d’attention. Je l’ai lu entièrement, attentivement et
quasiment d’un trait, comme si je respirais enfin un oxygène frais, dans une
franche lumière ! J’y ai trouvé tout ce qui m’anime et ce à quoi je crois, sans
exception ni réserve ! Au milieu d’un paysage rempli d’humanoïdes programmés
comme des cartouches de jeux vidéo, dépourvus d’âme, jouant les capitaines
d’industrie (souvent sans en assumer les risques et conséquences à long terme),
reproduisant les jeux de rôles de leur école, et qui vous reprochent de ne pas
être cartésien, d’avoir trop d’empathie, etc….que faire sinon battre en
retraite et se replier, assailli de toutes parts ! Et ce qui vaut pour le monde
de l’entreprise se décline pour toutes les gouvernances ! Eh bien ce livre
redonne espoir et fédère les énergies ! Finalement, on peut dire aussi, avec
malice, qu’il éclaire, a contrario, la genèse du phénomène incontrôlable des
gilets jaunes ! En effet, savoir écouter, respecter et valoriser, ce n’est pas
faire des moulinets avec les bras et parler avec emphase, avec pour seul
exercice le tour de la table de réunion sous les lambris parisiens ! Ce livre,
tout le monde peut le lire. Il est écrit dans un style simple, explicite et
alerte, et l’autodidacte se débrouille « vachement » bien ! On peut espérer
qu’il inspirera et induira, a minima, un débat positif. Philippe, nous vous
remercions sincèrement !
Sans nul doute, Henri Vincenot doit-il être considéré comme
un grand écrivain du 20ème siècle ! Sa plume alerte, élégante et précise,
au vocabulaire particulièrement riche, des idiomes régionaux au français le
plus pur, souligne combien une langue vit par son évolution naturelle, laquelle
ne saurait se décréter artificiellement par des idéologues… La vivacité, sinon
la truculence de son expression, restitue à merveille le milieu de son enfance
et de sa jeunesse, faisant de son récit, un trésor d’Histoire sociale et des
arts et traditions populaires. Mais au-delà de l’aspect littéraire, Henri
Vincenot nous livre un message existentiel. Dans son enfance, les Hommes vivent
en symbiose avec le milieu environnant.
La nature offre tout ce dont on a vraiment besoin et le renouvelle chaque
année de façon équilibrée. En bon Gaulois, les villageois chassent le sanglier,
présent à profusion, parmi bien d’autres espèces. Outre l’agriculture, les
outils sont produits par l’excellence des maîtres compagnons du tour de France.
Mais il sent bien que cet équilibre subtil va se rompre, sous la pression de la
mécanisation et des automatismes productivistes de l’industrie, de là notamment, son aversion pour les
mathématiques et les ingénieurs, le développement de la cohorte des ouvriers routiniers
asservis. Le temps s’accélère, remplaçant le vivre au rythme lent mais solide
des jours et des saisons. Le charme et l’harmonie se rompent ! Ce livre
est un vrai guide de vie, une philosophie de la Terre ! On pourra faire un
parallèle avec une région fort différente, chez Erckmann-Chatrian et l’Ami
Fritz !