Photographier en bord de mer…………
Berck, « Ch’ti » plage familiale !
Cela semble évident de faire des photos à la plage et
pourtant, c’est particulièrement destructeur pour le matériel photographique.
Non seulement les embruns vous envoient un brouillard de sel très corrosif mais
le sable s’insinue partout. Les grains de sables sont facilement acheminés par
le vent dont la puissance peut les transformer en une infinité de projectiles qui
vont piqueter et rayer votre écran de smartphone ou votre très onéreux objectif
(sauf si vous avez pris la précaution de mettre un filtre anti-UV). Ils vont aussi
se glisser dans tous les interstices, notamment dans les mécanismes des
appareils photos et des objectifs, provoquant leur détérioration. Même avec une
housse anti-pluie, le risque subsiste, largement minoré cependant. Mais on va
rarement à la plage avec de tels dispositifs. Le smartphone n’est pas non plus
exempt de risques et il vaut mieux qu’il soit « IP 67 ou 68 ». Malgré
cela, il était hors de question que j’expose mon petit Iphone SE2. Je l’ai donc
placé dans un étui spécial immersion, ayant vérifié au préalable que cela ne
dégradait pas les photos. Et avec un modèle de bonne qualité, d’ailleurs peu
onéreux, il n’y a pas de problème. Cela, plus l’éclat du soleil, a rendu bien
difficile la vision sur l’écran. Mais finalement, avec les réflexes et automatismes
de la visée et du cadrage, acquis avec cet appareil, je n’ai pas eu beaucoup de
correctifs à faire, même en visée parfois en aveugle. Au final, mon smartphone
n’a pas souffert mais j’ai rayé mes lunettes, preuve de la puissance des
éléments marins (idem dans le désert) !
A Berck, on ressent tout le poids d’une longue histoire de
cette très ancienne cité qui s’est redéployée vers la mer, avec la mode des
bains de mer et les hôpitaux maritimes. C’est le souvenir d’un grand port de pêche d’échouage,
de Marianne toute seule, de l’Impératrice Eugénie…….Et s’il n’y a pas eu, comme
à Ault, l’engloutissement de la ville basse lors d’une épouvantable tempête au
16ème siècle, le modernisme du front de mer contrastant avec les
rues parallèles, nous rappelle que celui-ci fut dynamité par les allemands pour
assurer les défenses.
Au final, c’est une petite cité très vivante, de Saint-Jean
Baptiste (ancien phare) à Notre Dame des Sables (construite avec des
charpentiers de marine), où l’on vit à l’année avec des activités multiples, en
plaine nature, bordée par la très sauvage baie d’Authie et les dunes, et très
appréciée par les habitants de la région, à la belle saison. C’est la plage familiale
des gens simples et sympas, des « Ch’ti » !
Ces quelques photos, rescapées du sable et du soleil,
expriment l’art de goûter aux joies simples de la nature et l’agrément du vivre
paisiblement ensemble. Les enfants jouent, tandis que Mouettes et Goélands ne
nous craignent même pas et font leur danse devant nous. Parmi ces estivants
paisibles, un gars du nord a repéré un petit garçon qui a cassé son avion, du
fait d’un vent fort. Spontanément, naturellement, il va lui offrir son cerf-volant
dont il ne se sert pas car « dans le nord, il pleut et il n’y a pas de vent ».
Et il va aussi lui montrer comment s’en servir, en un acte généreux, spontané
et totalement désintéressé car il est peu probable qu’on se recroise. Bienvenue
chez les Ch’ti !