Marketing, marketing,…vous avez dit marketing ???

Les fabricants d’appareils photos vous vantent sans arrêt leurs nouveautés absolument indispensables. Il est vrai qu’en quelques années, les progrès technologiques ont été énormes et les services de recherche et de développement particulièrement talentueux.  Afin de valoriser tout cela car il faut bien vivre et prospérer, les services commerciaux et de communication instillent méthodiquement une addiction à la dernière nouveauté sans laquelle nul ne saurait vivre, exister et jouir d’une reconnaissance enviable de vrai photographe. En réalité,  même avec du matériel qui n’est pas du dernier cri, le résultat peut être estimable et certains photographes de talent en attestent. Et en tout état de cause, il n’y a pas La Photo en général mais des styles et des types de clichés à partir desquels se définit le matériel adapté à utiliser, comme le bon pinceau d’un peintre ! Il existe certes une presse spécialisée intéressante  mais dans ce contexte précis,  j’apprécie plus particulièrement trois magazines : « Chasseur d’Images (/NatImages) »,  « Image et Nature » et « Compétence Photo ».  Le premier sait se montrer un peu iconoclaste sans rien abandonner de ses compétences techniques (cf le numéro n°382 sur la photo au smartphone) et je lis toujours avec un grand intérêt, la plume alerte et élégante de Guy Michel Cogné. Le second est mon préféré car il ne traite du matériel que sous l’angle pratique d’un outil permettant de restituer toutes les sensations des espaces naturels qui y sont fort bien décrits,  avec des éditoriaux engagés de Laurent Giraud. Quant au troisième, il est tout à la fois didactique et juridique avec les excellents conseils de Maître Joëlle Verbrugge avocate  et auteur photographe, sans compilation de tests techniques.  Pour illustrer mon propos, je ne joins qu’une photo banale et simple, sans aucune retouche ni recadrage : deux moineaux en train de déguster les cacahuètes destinées aux mésanges ! L’oiseau n’est pas rare, le décor banal mais la photo est présentable. Pourtant, elle a été prise avec un Canon 60D de fin 2010 et un téléobjectif Tokina de 500mm à miroir et f8, totalement manuel et fort peu réputé (à main levée et au 1/60^ème de seconde !). La dernière nouveauté n’est donc pas indispensable. Ceci ne veux pas dire qu’un matériel de pointe et récent ne peut pas s’avérer intéressant mais ce n’est pas systématique. J’en veux pour preuve que si mes moyens me le permettaient, je regarderais sans doute vers les nouveaux Sigma SD Quattro H bien adaptés à mon type de photos voire un full frame Canon....avec les objectifs de qualité associés! Mais ce n’est pas cela qui ferait que je deviendrais un meilleur photographe. En cuisine, une bonne poêle cela aide beaucoup mais ce n’est rien sans l’apprentissage régulier, passionné et obstiné !!