Etre amateur………..et le rester !
Franchir le pas et devenir auteur photographe, constitue un
objectif souhaité par de nombreux amateurs, aboutissement d’une démarche
personnelle et reconnaissance d’un talent.
Mais devenir professionnel conduit à se frotter à un marché
très concurrentiel et en profonde mutation. Le monde de la photo n’en finit
plus d’évoluer à grande vitesse, poussé par les énormes progrès techniques. L’intelligence
artificielle qui envahit nos smartphones, permet à tout un chacun de produire des images
acceptables et de les partager instantanément. Ainsi, les bons photographes amateurs sont-ils dorénavant
capables de produire de belles photos, avec des appareils accessibles, et même
dans certains cas avec des smartphones, eux-mêmes utilisés en complément, par
certains pros ! Le marché des
appareils photos est en train de se réduire à une simple niche très haut de
gamme ou destinée à des mateurs experts, avec le déclin du reflex au profit de
l’hybride. Dans ce contexte, comment prétendre vendre des photos, au milieu de
millions d’images en circulation sur le net ? Il faut en outre se
distinguer de ses confrères, d’où la recherche d’un style personnel qui vire
parfois à la caricature. De ce fait, le milieu des photographes professionnels devient
un peu un monde bien particulier et assez âpre. Quand on tire ses moyens d’existence
de la vente de ses œuvres, ce n’est évidemment pas simple du tout. Alors on se
retrouve un peu dans la situation du show business, où le marketing règne en
maître, au détriment de toute vraie création ; tel est le risque encouru. Tout
ceci ne concerne pas ou moins les photographes animaliers ou de grand reportage,
qui témoignent avec des images superbes, des réalités belles ou sinistres de ce
monde, au prix d’efforts incroyables et souvent au péril de leur vie. Pour
couronner le tout, on se fait immédiatement saisir par la pieuvre administrative
multiforme, en s’inscrivant comme auteur ! Des TPE libérales ne reçoivent –elles
pas toujours de l’URSSAF, des demandes de déclarations de revenus avec rappel,
dix ans après leur radiation ? Ou encore l'administration fiscale qui envoie des avis d'imposition pour la CFE aux artistes peintres et aux auteurs photographes alors qu'il en sont exonérés par l'article 1460 du code général des impôts.........
Je fais des photos d’abord pour moi et sans chercher à
plaire. Je les partage certes volontiers, et accepte toute observation mais sans
plus. Je garde ma liberté de création, bonne ou mauvaise car on se cherche
toujours, et cela doit être ainsi. Mes
photos sont aussi un support de réflexion sur notre environnement et le monde
présent, aussi sont-elles souvent accompagnées d’une petite chronique ou billet
d’humeur. Je n’ai pas toujours le temps de faire tout cela, car la disparition
de la classe moyenne, au profit d’un marais désocialisé, dominé par une élite
lointaine et souvent coupée des réalités de la vie quotidienne, nous conduit à
de multiples tâches utilitaires et peu artistiques, comme une majorité
écrasante de nos compatriotes. Mais en tant qu’amateur, ce n’est pas
déterminant. Je n’ai donc aucune obligation d’originalité, jusqu’à la
caricature, pour vendre, et je peux m’affranchir des règles de base, certes
judicieuses et intéressantes, mais qui me font souvent penser au plan en trois
parties des ancestraux concours de la fonction publique…… ! On y trouve le
meilleur et le pire…….Il vaut mieux s’inspirer de la démarche d’authentiques
artistes comme Eugène Boudin, le premier à peindre dans la nature, Claude Monet,
formidable personnalité ayant tout bousculé au prix d’une passion et d’une
énergie incroyables, Wolfgang Amadeus Mozart et sa musique merveilleuse, son
extrême fantaisie et son caractère rebelle et en photo Sabine Weiss, etc………………..
Pour finir, je livre ici des clichés pris avec l’un des
smartphones les plus décriés pour son horrible qualité photographique ! C’était
beau, fort et bref, je l’avais dans la poche dans le jardin………une façon d’être
libre et iconoclaste, sachant que les mécènes désintéressés….cela n’existe plus !