jeudi 17 octobre 2019


Sud marocain ???? ou « de l’évolution du climat »………….




Non, sud ouest de l’Oise fin août 2019 !

Dans notre région frontalière avec  la Normandie, originellement si verte et humide, cette image est devenue usuelle sinon banale. Il y a trente ans, l’existence d’un rare grand palmier, exposé à l’abri d’une maison en L et très protégé l’hiver, suscitait de longues discussions étonnées. Les pelouses bien vertes poussaient très vite, et il était parfois difficile de trouver le bon moment le samedi, pour pouvoir tondre, avec le risque concomitant de ne plus pouvoir réussir à le faire ensuite,  du fait d'une herbe trop haute. ! Cette année, entre mi-juin et la première décade d’octobre, trois maigres tontes (dont une surtout esthétique….) ont suffi !

La connaissance des variations climatiques est une science étonnamment complexe et en disserter doctement sans savoir, avec un avis tranché, ne peut rien apporter. Tout ce que l’on peut observer c’est que les changements climatiques font partie de l’Histoire de la planète. Après la glaciation du quaternaire, notre temps historique a connu des évolutions, certes plus mesurées mais notables  pour l’Homme (relative douceur vers l’an 1000 et jusque vers 1300, puis petit âge glaciaire avec des variations, jusque vers 1850). Au 18ème siècle, les habitants du village des Bois, près de Chamonix, pestaient contre ces maudites glaciaires (la Mer de Glace prolongée par le glacier des Bois) qui menaçaient leurs habitations. La langue glaciaire se terminait par une grotte de 25 à 30 mètres de haut ! Ensuite,  le climat s’est réchauffé, avec un recul de plus d’un kilomètre du glacier, jusqu’en 1880, pour rester stable jusque vers 1930. Dans les années 1970, au milieu de cette période un peu plus clémente, on a aussi parlé du retour d’un petit âge glaciaire, dans les années 70 (cf mes photos de Chamonix en 1975), avant de repartir à la hausse. Au cours du temps historique, les variations furent certes sensibles pour l’Homme, sans être toutefois considérables. Mais depuis ces dernières années, on constate un emballement important. Si l’on essaie de se souvenir, tout a commencé à se faire sentir dans les années 90, se caractérisant, dans notre région, par un temps tumultueux, avec succession de vents soutenus très chauds d’orientation sud-ouest, suivis rapidement de vents violents et froids, de secteur ouest, nord-ouest (tout le mois de février 1990). Cette exacerbation des contrastes a été parfaitement constatée lors de la tempête de 1999.

 Certes, il existe des phénomènes naturels cycliques,  expliquant les variations climatiques, mais sur de très longues périodes et avec des variations très mesurées et progressives. Sans être savant, on se rend bien compte que les excès de l’activité des Hommes génèrent très vraisemblablement des perturbations majeures et périlleuses.

Alors que faire et que penser ? Les gesticulations de communication et l’écologie politiques ne servent à rien, en tant que telles ! Partir faire des colloques……en avion ……. ou défiler sur la Seine en bateau « à pétrole »,…etc…c’est peu cohérent. Ceux qui « causent » ont le temps, l’aisance et sont  plutôt à l’abri des maux dénoncés !  La vérité c’est que la nature domine tout, qu'elle est au centre de tout ! Elle est d’une force incroyable, aussi intensément belle que très âpre ! La règle, en son sein, c’est de lutter pour survivre et donc, cultiver l’hédonisme et le paradis sur terre, à base de flagornerie, de biens matériels et de suffisance comportementale, cela n’a aucun sens et c’est totalement déraisonnable. La nature c’est toujours la recherche d’un équilibre qui peut se manifester violemment et l’on y retrouve basiquement les lois essentielles de la physique: "rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme", "à toute action s’oppose une réaction". 

L’Homme joue donc un jeu très dangereux pour sa survie, en transgressant ces règles simples, en jouant sur les déséquilibres,  lui qui n’est finalement qu’un être vivant parmi les autres, un vertébré, un mammifère ……… ! Il a certes su lutter contre les éléments pour survivre, puis vivre plutôt bien (comparativement aux origines) car doté d’une intelligence fine, laquelle trouve toutefois ses limites dans la méconnaissance d’autres formes d’intelligences très pointues,  mais différentes chez les animaux. Hélas il méconnaît ses limites et devient déviant,  dans sa recherche hédoniste qui s’avère au final également  cruelle car égoïste. N’est-il pas le seul « animal » qui tue par plaisir ? 

Sans recherche d’une philosophie de simplicité et d’admiration de ce qui nous entoure,  et d'un abandon de toujours plus de plaisirs matériels, il n’y aura point de salut. Laissons à ceux qui en ont encore besoin la possibilité de vivre mieux en échange de notre modération ! L’Homme n’est pas au centre de la nature mais c’est elle qui est centrale et nous en faisons partie, sans plus. A ce titre, les amérindiens nous donnent toujours une belle leçon de vie et de philosophie. On ne dira pas néanmoins qu’il convient de brouter l’herbe de nos prés et boire le lait de nos vaches,  comme le déclarait Voltaire pour railler Rousseau,  et un petit tour en avion occasionnel,  pour visiter nos semblables lointains, reste une bonne chose. Mais vivre pour le voyage en avion, par exemple, c’est pure folie. Prenez un logiciel de suivi du trafic et vous serez effrayés de ce que vous constatez dans le ciel. Moi qui revendique de marcher sur quelques kilomètres, en rechignant sur la motorisation...., je suis toujours étonné par la noria de véhicules à toute heure de la journée. 

La politique c’est la gestion de la cité et dans la gestion de la cité, il y a obligatoirement notre milieu naturel. Se dire écologiste est donc un pléonasme et au lieu de gesticuler dans les grandes institutions, il vaut mieux essayer de donner l’exemple ! Rousseau avait raison dans sa vison et sa pratique de la nature et que j'adopte autant que faire se peut, dans un monde mécanique dévoyé, exagérément agité et qui ne réfléchit plus. Mais on peut hélas douter de son postulat, selon lequel l’Homme naît bon, avec ce que l’on voit. Certains le sont et d’autres hélas moins, ce qui repose d’ailleurs accessoirement  tout le problème de la prédestination. On ne peut qu’approuver le Pape François quand il dénonce le paraître, le matérialisme insolent plutôt que l’être. 

Finalement tout est dans tout, et du désordre, résultant de toutes ces attitudes néfastes, pourrait surgir le chaos destructeur. Vous avez compris que je continuerai à privilégier les photos de mes petites fleurs et du génie des bâtisseurs de cathédrales au sens propre et au figuré ! Gardons néanmoins espoir car "l'Homme n'est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête" (Pascal).

........et bien en phase avec le magazine "Terre Sauvage"!



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