Noël à Gisors !
La rue s’est parée de mille lumières, dans l’antique cité
qui, au Moyen-âge, fut le théâtre de la
lutte acharnée entre souverains Capétiens et Plantagenêt. Cela nous conduit à
détacher nos regards des sempiternelles vitrines, plus ou moins gracieuses ou
intéressantes….., au profit des façades. Et il y en a fort belles, en dépit du
bombardement de 1940 en centre ville, qui a laissé un vide d’une relative
banalité (reconstruction de qualité mais sans charme particulier, espace désert
entre le canal et la mairie). On ne répétera jamais assez que tout conflit
violent relève de la plus grande imbécillité, avant même d’être brutal. Si le côté sud de la rue de Vienne n’appelle
aucune remarque particulière, il n’en va pas de même du trottoir nord, lequel
recèle de petits joyaux d’architecture normande et des siècles récents. La rue Cappeville, non
touchée par les destructions, présente des édifices plus diversifiés et avec
moins d’unité, ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de belles façades,
bien au contraire et ……enjolivées par le décor de Noël. Ce descriptif n’est pas exhaustif car d’autres
secteurs de la ville offrent encore beaucoup de charme dans leur architecture.
Il suffit tout simplement de lever les yeux et de contempler.
« La vie active est une servitude, la vie contemplative
une liberté. » Saint Grégoire !
Mais la contemplation sur un trottoir, nous fait parfois
passer pour un être étrange, comme dans d’autres occasions de la vie, et pas
seulement lors de recherche de belles images ! Cela me fait souvenance de
citations, relevées dans le beau livre très documenté de Jean Chalon (trouvé
par hasard !), consacré à la vie de Thérèse de Lisieux, dans lequel il
décrit si bien, outre le cheminement mystique de Sainte Thérèse, les traits peu
connus de sa riche personnalité (humble et généreuse sans limite, toujours
souriante, également très diplomate) et de ses talents (poète, écrivain et
peintre). On y trouve également une évocation riche et précise des mentalités
de la bourgeoisie provinciale de cette époque, dans une France déchirée qui
doute d’elle-même, les mystiques (construisant la basilique du Sacré Cœur)
s’opposant violemment aux anticléricaux. Voici donc ces citations toujours
d’actualité :
« Mais au Carmel, comme dans toute autre communauté où
la banalité et le conformisme sont de règle, ce qui est original est ce qui est
le moins apprécié, pour ne pas dire méprisé. » Jean Chalon
« Une lumière ineffable sur la vanité de tout
ici-bas. » Thérèse de Lisieux.
Et cette lumière de Noël dans la ville, met si bien en
valeur le travail et la peine de tout ce petit monde du commerce et de
l’artisanat, dans les vitrines du rez de chaussée, juste retour des choses de ce siècle !
Pendant ce temps, la crèche de Noël brille aussi dans
l’église cathédrale Saint Gervais Saint Protais, entourée de sapins! Plus
qu’instrument de division, elle devrait être un trait d’union entre les
diversités car elle peut aussi représenter tout simplement, la naissance d’un
enfant misérable, dans des conditions très dures, réchauffé par le souffle des
animaux, et qui plus tard, subira un
affreux supplice que l’on ne souhaite à personne. Tout ceci hélas reste d’une
brûlante actualité. Quant aux sapins et aux lumières, ils évoquent dans nos
contrées et plus au nord, la période dure et sombre de l’année, où enfin on
bascule vers un allongement des jours, avec les conifères qui ne perdent pas leurs
aiguilles, symboles de la vivacité ininterrompue et donc de vie, au moment où
la sève va commencer à remonter dans les arbres. Il s’agit donc bien ici d’un
syncrétisme de pratiques naturalistes ancestrales, païennes, chamanistes… et de la tradition chrétienne. Finalement, que
de points communs entre tous plus que de divisions !
Et tout à côté, les chalets, la patinoire et les promenades
à poney, enchantent les petits et les plus grands, bien heureux de ne pas vivre
dans le dénuement (ou pas trop) et de pouvoir partager leur joie.
Joyeux Noël à tous et joyeuses fêtes diverses à venir !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire