Montmartre, Paris poésie !
Le Covid rode à Bichat, tout comme à
l’extérieur. Sous les puissantes giboulées de ce 11 mars, Montmartre est triste
et la place du tertre, sinistre ! Les terrasses fermées, qui mangent une
partie de l’espace des peintres, attendent inutiles, les convives. Tous les
commerces ou presque sont fermés et les rues vides. On n’entend que le vent violent
et les pavées luisent sous les averses. Sur le parvis de la Basilique,
construite à côté de la vénérable église Saint-Pierre, dans une France
démoralisée, après la défaite de 1870, s’étend un océan morne de pierre et de
béton, gris comme le ciel. Cela fait peur et rappelle, d’une
autre façon, la vision de la ville au 19 ème siècle, noyée dans la vapeur, la
brume de ses miasmes, une ville biologiquement malade, comme le déclarait Louis
Chevalier, dans son ouvrage : « Classes
laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XIXe
siècle ». La Basilique du Sacré Cœur, quasiment vide, souffre d’un
silence pesant. Dieu s’ennuie ! Et puis, d’un seul coup, c’est comme si le
rideau se déchirait, sur un ciel bleu pastel radieux et une douce lumière de
fin d’hiver. Alors réapparaît toute la poésie de Paris !
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