3400 ans !................
me regardent depuis l’allée couverte, lieu sacré de rites
funéraires, cachée au fond du bois de la
Garenne, sur l’ubac (en utilisant le terme de géographie alpine) de la vallée
de la Troène et donc sombre, humide et mystérieux. Le vent frissonne et les
arbres gémissent sous le poids de la neige, accompagnés par le froissement des
âmes, au milieu de ce linceul blanc. Un seul promeneur avant moi a laissé ses
pas dans la neige, accompagné de son
chien…….sultan ? Le vieux Jean-Jacques serait-il de retour, parmi la
cohorte des âmes errantes ? Après « le dolmen » (terme usuel
ancestral), vers le menhir, on ne trouve plus que les multiples traces de
chevreuils ainsi que dans la descente vers la vallée de la Troène. Le calme
solitaire prévaut et personne ne vient troubler la quiétude. On devine les
animaux bien cachés dans la froidure mais plus de loups et de lynxs, dommage,
on se serait acceptés ! Je connais peu de lieux plus charmants que ce
petit chemin qui rejoint la Troène, dans une ambiance très 18ème
siècle, avec ce pont sans garde corps, ces berges gracieuses et les deux
demeurent attenantes. Il n’y a rien de surprenant à cela, on est à proximité de
l’ancienne abbaye de Gomerfontaine et le Motet chante dans ma tête. Je me suis
longtemps désolé que la grande bâtisse, de caractère et de fort belle allure,
soit laissée dans un tel état d’abandon. Depuis quelques années, elle revit
grâce à une restauration complète qui donne tant de charme à ce lieu. Dans
cette promenade, loin de l’épuisant tohu bohu et de l’inutile agitation
perpétuelle, deux faits m’ont tristement réveillés et ramenés à notre époque ;
tout d’abord, au détour d’un chemin, ces agressives et vaines ornières,
laissées par des engins polluants et inutiles, et qui transforment les oisifs
aisés qui les pilotent, en pensant faire
du sport, en des genres de jouets Duplo ou Fisher Price mais sans joie ;
puis la détonation d’un bâton de feu très proche, à un endroit où on ne pouvait
pas l’attendre ! Qui peut encore croire au progrès de l’Homme ? Dans
la brume et la lumière déclinante, je me suis faufilé dans la plaine enneigée et brumeuse,
par les petites routes, en évitant soigneusement la fureur des phares de
voitures.
24 janvier 2019
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